Amir

Amir

Amir ? Amor. C’est l’amour, tel un fleuve puissant et bienveillant, qui irrigue le deuxième album, très attendu, d’Amir. L’amour universel, gratuit, sans arrière-pensées. Celui qui fédère, contrairement à la haine, qui sème la division et répand la discorde. « Que seront les hommes sans l’amour que la vie leur donne ? » s’interroge-t-il au refrain d’une chanson irrésistiblement solaire et rythmée, la première de l’album, pourtant écrite deux jours après les attentats de Nice. En dépositaire de deux cultures, la française et l’israélienne, Amir connaît bien la réponse. A Tel Aviv, où, à l’âge de huit ans, il a emménagé avec sa famille, la menace n’a jamais empêché l’entraide, ni les sourires, ni la joie de vivre. Les flots d’amour qu’il a reçus, enfant, de ses frères et sœurs, cousins ou parents, au sein d’un foyer accueillant et tolérant, il les partage bien volontiers, dans une générosité tacite, avec ses fans. S’est-il pour autant transformé en chanteur engagé ? Non, il reste un homme, tout simplement, qui refuse de perdre son âme. « Sans amour, dit-il, on est orphelins. »

Pour prolonger « ce lien de cœur » avec son public, qui, au terme d’une longue tournée, a grandi en nombre et en variété, jusqu’à réunir désormais plusieurs générations dans une même salle, le chanteur-phénomène s’est attaché, très vite, à écrire, composer et enregistrer un deuxième album. « Au cœur de moi », son premier opus, écrit dans la foulée de sa participation à la troisième saison de The Voice (il en est sorti troisième derrière Kendji Girac et Maximilien Philippe) et immense succès – certifié double platine, avec 300 000 exemplaires vendus -, dit-il humblement, « avait été conçu dans le flou absolu ». « On avait travaillé sans savoir si une maison de disque serait intéressée ni même s’il y aurait des gens pour l’écouter et l’apprécier, explique t-il. C’était un album-carte de visite pour me présenter. Après avoir vécu plus d’un an sur les routes, et rencontré un public qui me ressemble et partage les mêmes valeurs que moi, j’ai eu envie de proposer un album qui serait musicalement le prolongement du premier, tout en assimilant ces nouvelles perspectives, et mon statut d’artiste un peu plus confirmé. » Bien sûr, son incroyable prestation au concours de l’Eurovision 2016 aura joué. On ne représente pas la France et on ne décroche pas une très enviable sixième place – grâce au single « J’ai cherché » - avec toute la sincérité et l’acharnement au travail qui lui sont coutumiers sans éprouver une fierté légitime. Amir ? A mort ! « Addictions », son nouvel album, est donc le confluent de toutes ces expériences artistiques et humaines. Là où tout commence vraiment. Amir le sait. Et c’est pour cela que, fort de son humilité d’artisan d’une nouvelle variété française riche d’influences diverses (pop anglo-saxonne, hip hop, électro, musiques orientales…), il a mis toute son énergie, sa sincérité et sa sensibilité pour faire de ces quatorze titres (dix-sept pour l’édition deluxe) un feu d’artifice de sons et d’émotions. A ses côtés, Nazim Khaled, Silvio Lisbonne, l’équipe ultra-soudée qui le soutenait depuis ses débuts n’a pas changé, elle s’est juste étoffée de nouveaux talents comme Tété, qui co-signe deux chansons, ou les hitmakers Renaud Rebillaud (Sexion d’Assaut, Maître Gims, Black M, Kendji Girac) et Skalp (Rohff, M. Pokora). A l’arrivée, le chanteur à la voix suave, qui se destinait à devenir dentiste, confirme tous les espoirs portés en lui.

Car « Addictions » est un album à hauteur d’homme qui ne se contente pas de livrer une impressionnante moisson de titres addictifs et redoutablement efficaces (« Que seront les hommes ? », « Etats d’amour », « Sors de ma tête », « Opium », « Que le temps s’arrête », « Laisse la vie faire », « Et toi », « No vacancy »…). En laissant aussi la place à des morceaux plus épurés et plus organiques comme le délicat « Anja », qui, sur les accords émouvants d’un violon tzigane, évoque le destin des enfants nés en zone de guerre, il apporte un vrai supplément d’âme, remplit sa mission d’album rassembleur, essaimant des messages de paix et d’amour là où il peut. La rupture sentimentale qui nous rend fous et prêts à tout pour retrouver l’amour perdu ? (« Sors de ma tête », « Opium »). Comme nous tous, Amir a connu ça et il s’en est sorti. Les difficultés à affronter les malheurs de la vie et l’envie, parfois, de tout laisser tomber ? (« Le cœur dans les cordes »). Le temps qui passe et qui guérit toutes les blessures, mais toutes les joies aussi ? (« Laisse la vie faire ») L’importance de rester optimiste malgré la dureté du monde ? (« Tout passe ») Oui, Amir en parle aussi, et nous aide, avec ses chansons pleines d’espoir, à mettre du soleil sur nos bleus au cœur. « Parfois, le temps d’une chanson, on est capable d’y croire, ça ne semble pas si compliqué. C’est le message, sans prétention aucune, que j’ai envie de transmettre. » Amir ? Admire !

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